RAISON OBLIGE
Edito
Raison-oblige.com se veut tout à la fois un «site» personnel et un «blog» collectif, un «bligst» en somme :
- Un « site » personnel parce qu’il présente les écrits déjà publiés ou inédits d’un seul et même individu — l’auteur de ces lignes — à deux exceptions près cependant.
- Un « blog » collectif parce qu’il aimerait devenir un lieu de ralliements, de débats, de publications et de conservation (cf. l’onglet « Archivages » supra) pour tous ceux qui s’intéressent à « la raison » et estiment important de défendre son usage ailleurs que dans les établissements d’enseignement scientifique, les laboratoires de recherche-développement et les états-majors où s’élaborent les stratégies des grandes organisations.
Quatre considérations nous paraissent fonder la prétention du site à jouer un rôle de « blog » rationaliste.
- Tous les textes publiés découlent d’un seul et même exercice intellectuel on ne peut plus rationaliste : un essai de ré-exposition logico-mathématique (i.e. axiomatique) des théories de la plus-value et de l’exploitation, telles que Karl Marx les formule dans Le Capital et telles qu’elles passent aujourd’hui encore pour fonder — du point de vue de la « science économique » — l’aversion évangélique pour « l’argent » que Marx reprend expressément à son compte dans sa controversée Question juive notamment.
-
Tous les écrits postés sur le « bligst » — qu’ils interprètent des textes (exégèse), décrivent ou expliquent des phénomènes (théorie) ou combattent des idées reçues (polémique) — relèvent peu ou prou du « rationalisme » et constituent, à ce titre, un échantillon de ce qu’il faut faire ou ne pas faire quand « on se pique de raison » au XXIe siècle.
À divers degrés selon leur genre, ces textes répondent en effet aux exigences de base de l’énonciation rationnelle. C’est ainsi qu’ils s’efforcent :
- De ne point confondre l’objet auquel ils se réfèrent avec ses représentations matérielles ou immatérielles : la représentation mentale de la pipe de Magritte n’est pas plus une pipe que sa représentation picturale ou sculpturale, etc.
- De distinguer la représentation mentale des objets auxquels l’auteur se réfère des signifiants terminologiques utilisés pour identifier et distinguer la représentation mentale considérée de toutes les autres représentations mentales et pour la désigner à autrui : le mot « pipe » que Magritte peint pour désigner l’objet physique auquel sa représentation picturale se réfère n’est pas plus la représentation mentale de la pipe que la pipe physique elle-même.
- De définir aussi explicitement et précisément que possible les signifiants ou termes polysémiques utilisés pour identifier et désigner les représentations mentales signifiées ou désignées : sans cette « définition-mania », le lecteur ne serait pas certain, en effet, d’ imputer aux signifiants les signifiés voulus par l’auteur ni il pourrait s’assurer que celui-ci impute aux termes qu’il emploie le sens qu’il leur a défini et ne désigne pas par un même signifiant des signifiés différents en vue de masquer les toujours possibles incohérences de sa pensée. Pour que, de la clarté de la conception naisse la distinction de l’énonciation, encore faut-il que les termes de l’énonciation soient aussi précisément définis qu’en géométrie ou en algèbre et que les définitions proposées soient toujours, ensuite, aussi rigoureusement respectées que dans ces deux disciplines.
-
Notre « bligst » propose des définitions de concept auxquelles l’amateur de rationalité peut s’intéresser indépendamment des textes postés. Ces définitions portent sur les concepts de « crise du concept de raison» entendu comme crise de non-conscience ou de méconscience de l’existence de raison, de « crise de la raison entendu comme crise de sous-utilisation ou de mésutilisation de la raison; de « raison »» entendu comme le produit d’un double conquête — individuelle et intérieure d’une part, collective et politique d’autre part; et concept de « rationalisme intégral » entendu comme le rationalisme qui parvient à surmonter la dichotomie matière/esprit que le spiritualisme promeut explicitement et le matérialisme implicitement https://raison-oblige.com.
Notre « bligst » propose enfin, last but not least, une stratégie de résorption des divers aspects de la crise de la raison qu’il parvient à discerner. Cette stratégie — qui se propose de respecter les droits des frères ennemis de la raison que sont l’instinct, le sentiment et la tradition — s’appuie sur une combinaison de trois armes :
- L’arme de la « norme » entendue comme obligation facultative : la création d’une association internationale de normalisation de la terminologie et de la méthodologie des sciences sociales et humaines par les représentants de ces disciplines ne pourrait qu’inciter les auteurs à veiller à la cohérence et à la rigueur de leurs propos et à élever, par là, le degré de rationalité et donc le niveau de qualité de leur production.
- L’arme du droit de la consommation : la transposition du modèle juridique régissant la distribution des denrées alimentaires à la circulation non moins importante des messages informatifs permettrait de ménager les droits de leurs récepteurs autant que de leurs émetteurs, cette transposition revenant largement à expliciter, on le verra, les règles qui organisent déjà tacitement la circulation des messages privés et publics.
- L’arme de la communication : la célébration de la raison au moyen d’une Journée Mondiale de la Raison — dont les lecteurs du « bligst » peuvent, qu’ils se le disent, lire et soutenir l’Appel à la création posté à la droite de ce texte — permettra de :
Faire connaître l’existence de la raison des populations du nord et du sud qui l’ignoreraient encore, ce qui remédierait à la crise structurelle de la raison.
Valoriser l’image de la raison là où l’existence de cette faculté est reconnue mais sa fécondité cognitive ou morale contestée, ce qui remédierait à la crise conjoncturelle de la raison.
Constituer un embryon d’imaginaire commun à toute l’humanité autour de la notion de raison et de ses nombreux corrélats : outre que la raison est une fonction que tous les hommes partagent, elle distingue l’homo sapiens des autres espèces (au point qu’il vaudrait mieux le qualifier de homo rationalis) et permet à notre espèce de s’unifier toujours plus dans la mesure où, derrière « la civilisation de ses moeurs », se cache un processus de rationalisation de ses représentations et de ses comportements ainsi que Einstein l’a souligné.
RAISON OBLIGE
Raison Oblige est un site dédié à la promotion de la réflexion, du débat et de la diffusion de textes sur la thématique de la raison. À travers des articles, des discussions et des initiatives culturelles, il vise à éveiller les consciences et à faire reconnaître la raison comme un pilier du patrimoine immatériel de l’humanité.
Jean-Pierre AIRUT
Autheur
Articles à lire :
Raison Oblige
L’association Raison Oblige œuvre pour la promotion de la réflexion et du dialogue autour de la notion de raison. À travers le partage de textes et de littératures inspirants, des sessions d’échanges et de débats enrichissants, elle s’engage à éveiller le grand public à l’importance de la raison dans nos vies quotidiennes et sociétales. Son objectif ambitieux est de faire reconnaître la raison comme un élément fondamental du patrimoine immatériel de l’humanité, symbolisant l’universalité et la quête commune de compréhension et de progrès.
Articles à lire :
Raison Oblige
La Raison, plus noble conquête du genre humain.
Edito
Raison-oblige.com se veut tout à la fois un «site» personnel et un «blog» collectif, un «bligst» en somme :
- Un « site » personnel parce qu’il présente les écrits déjà publiés ou inédits d’un seul et même individu — l’auteur de ces lignes — à deux exceptions près cependant.
- Un « blog » collectif parce qu’il aimerait devenir un lieu de ralliements, de débats, de publications et de conservation (cf. l’onglet « Archivages » supra) pour tous ceux qui s’intéressent à « la raison » et estiment important de défendre son usage ailleurs que dans les établissements d’enseignement scientifique, les laboratoires de recherche-développement et les états-majors où s’élaborent les stratégies des grandes organisations.
Quatre considérations nous paraissent fonder la prétention du site à jouer un rôle de « blog » rationaliste.
- Tous les textes publiés découlent d’un seul et même exercice intellectuel on ne peut plus rationaliste : un essai de ré-exposition logico-mathématique (i.e. axiomatique) des théories de la plus-value et de l’exploitation, telles que Karl Marx les formule dans Le Capital et telles qu’elles passent aujourd’hui encore pour fonder — du point de vue de la « science économique » — l’aversion évangélique pour « l’argent » que Marx reprend expressément à son compte dans sa controversée Question juive notamment.
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Tous les écrits postés sur le « bligst » — qu’ils interprètent des textes (exégèse), décrivent ou expliquent des phénomènes (théorie) ou combattent des idées reçues (polémique) — relèvent peu ou prou du « rationalisme » et constituent, à ce titre, un échantillon de ce qu’il faut faire ou ne pas faire quand « on se pique de raison » au XXIe siècle.
À divers degrés selon leur genre, ces textes répondent en effet aux exigences de base de l’énonciation rationnelle. C’est ainsi qu’ils s’efforcent :
- De ne point confondre l’objet auquel ils se réfèrent avec ses représentations matérielles ou immatérielles : la représentation mentale de la pipe de Magritte n’est pas plus une pipe que sa représentation picturale ou sculpturale, etc.
- De distinguer la représentation mentale des objets auxquels l’auteur se réfère des signifiants terminologiques utilisés pour identifier et distinguer la représentation mentale considérée de toutes les autres représentations mentales et pour la désigner à autrui : le mot « pipe » que Magritte peint pour désigner l’objet physique auquel sa représentation picturale se réfère n’est pas plus la représentation mentale de la pipe que la pipe physique elle-même.
- De définir aussi explicitement et précisément que possible les signifiants ou termes polysémiques utilisés pour identifier et désigner les représentations mentales signifiées ou désignées : sans cette « définition-mania », le lecteur ne serait pas certain, en effet, d’ imputer aux signifiants les signifiés voulus par l’auteur ni il pourrait s’assurer que celui-ci impute aux termes qu’il emploie le sens qu’il leur a défini et ne désigne pas par un même signifiant des signifiés différents en vue de masquer les toujours possibles incohérences de sa pensée. Pour que, de la clarté de la conception naisse la distinction de l’énonciation, encore faut-il que les termes de l’énonciation soient aussi précisément définis qu’en géométrie ou en algèbre et que les définitions proposées soient toujours, ensuite, aussi rigoureusement respectées que dans ces deux disciplines.
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Notre « bligst » propose des définitions de concept auxquelles l’amateur de rationalité peut s’intéresser indépendamment des textes postés. Ces définitions portent sur les concepts de « crise du concept de raison» entendu comme crise de non-conscience ou de méconscience de l’existence de raison, de « crise de la raison entendu comme crise de sous-utilisation ou de mésutilisation de la raison; de « raison »» entendu comme le produit d’un double conquête — individuelle et intérieure d’une part, collective et politique d’autre part; et concept de « rationalisme intégral » entendu comme le rationalisme qui parvient à surmonter la dichotomie matière/esprit que le spiritualisme promeut explicitement et le matérialisme implicitement https://raison-oblige.com.
Notre « bligst » propose enfin, last but not least, une stratégie de résorption des divers aspects de la crise de la raison qu’il parvient à discerner. Cette stratégie — qui se propose de respecter les droits des frères ennemis de la raison que sont l’instinct, le sentiment et la tradition — s’appuie sur une combinaison de trois armes :
- L’arme de la « norme » entendue comme obligation facultative : la création d’une association internationale de normalisation de la terminologie et de la méthodologie des sciences sociales et humaines par les représentants de ces disciplines ne pourrait qu’inciter les auteurs à veiller à la cohérence et à la rigueur de leurs propos et à élever, par là, le degré de rationalité et donc le niveau de qualité de leur production.
- L’arme du droit de la consommation : la transposition du modèle juridique régissant la distribution des denrées alimentaires à la circulation non moins importante des messages informatifs permettrait de ménager les droits de leurs récepteurs autant que de leurs émetteurs, cette transposition revenant largement à expliciter, on le verra, les règles qui organisent déjà tacitement la circulation des messages privés et publics.
- L’arme de la communication : la célébration de la raison au moyen d’une Journée Mondiale de la Raison — dont les lecteurs du « bligst » peuvent, qu’ils se le disent, lire et soutenir l’Appel à la création posté à la droite de ce texte — permettra de :
Faire connaître l’existence de la raison des populations du nord et du sud qui l’ignoreraient encore, ce qui remédierait à la crise structurelle de la raison ;
Valoriser l’image de la raison là où l’existence de cette faculté est reconnue mais sa fécondité cognitive ou morale contestée, ce qui remédierait à la crise conjoncturelle de la raison ;
Constituer un embryon d’imaginaire commun à toute l’humanité autour de la notion de raison et de ses nombreux corrélats : outre que la raison est une fonction que tous les hommes partagent, elle distingue l’homo sapiens des autres espèces (au point qu’il vaudrait mieux le qualifier de homo rationalis) et permet à notre espèce de s’unifier toujours plus dans la mesure où, derrière « la civilisation de ses moeurs », se cache un processus de rationalisation de ses représentations et de ses comportements ainsi que Einstein l’a souligné.
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L’association Raison Oblige œuvre pour la promotion de la réflexion et du dialogue autour de la notion de raison. À travers le partage de textes et de littératures inspirants, des sessions d’échanges et de débats enrichissants, elle s’engage à éveiller le grand public à l’importance de la raison dans nos vies quotidiennes et sociétales. Son objectif ambitieux est de faire reconnaître la raison comme un élément fondamental du patrimoine immatériel de l’humanité, symbolisant l’universalité et la quête commune de compréhension et de progrès.
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L’association Raison Oblige œuvre pour la promotion de la réflexion et du dialogue autour de la notion de raison. À travers le partage de textes et de littératures inspirants, des sessions d’échanges et de débats enrichissants, elle s’engage à éveiller le grand public à l’importance de la raison dans nos vies quotidiennes et sociétales. Son objectif ambitieux est de faire reconnaître la raison comme un élément fondamental du patrimoine immatériel de l’humanité, symbolisant l’universalité et la quête commune de compréhension et de progrès.
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Les textes qui explorent la compréhension de la raison
Sur ce site, explorez des articles autour de la thématique de la raison : son rôle dans la réflexion, la prise de décision et la pensée critique. Idéal pour affiner vos choix et nourrir votre curiosité.
Enchanté ! Je m’appelle Jean-Pierre Airut
Diplômé de Sciences Po Paris et titulaire d’un DEA de Philosophie de l’Université Paris 1, j’ai eu la chance de bénéficier de bourses du Conseil de l’Europe, du Conseil Nordique et de la Fondation Poul Mikkelsen pour les relations franco-danoises. Mon parcours m’a conduit d’abord au Conseil International de la Langue Française, où j’étais chargé de mission, puis à la Fondation René Seydoux pour le Monde Méditerranéen, en tant que délégué général. Par la suite, j’ai exercé comme journaliste indépendant, conseiller en communication interne, et gérant de société.
Aujourd’hui, je suis chercheur associé au Centre Raymond Aron (EHESS) et à l’Institut de Criminologie de Paris (Université Paris 2). J’ai également participé aux comités de rédaction des revues Crises (PUF) et Essais de Philosophie pénale et de Criminologie (Paris 2-Dalloz).
Dans le domaine académique, j’ai eu le plaisir d’enseigner dans diverses institutions, dont l’ENSAM, l’ISTH, les Universités de Paris 2, 5 et 13, ainsi que l’ESCP-Europe. En 1994, j’ai aussi animé un séminaire au Collège International de Philosophie sur le thème du « socialisme réel ».
et j’ai fondé l’association Raison OBLIGE
Raison Oblige
La Raison, plus noble conquête du genre humain.
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Raison-oblige.com se veut tout à la fois un «site» personnel et un «blog» collectif, un «bligst» en somme :
- Un « site » personnel parce qu’il présente les écrits déjà publiés ou inédits d’un seul et même individu — l’auteur de ces lignes — à deux exceptions près cependant.
- Un « blog » collectif parce qu’il aimerait devenir un lieu de ralliements, de débats, de publications et de conservation (cf. l’onglet « Archivages » supra) pour tous ceux qui s’intéressent à « la raison » et estiment important de défendre son usage ailleurs que dans les établissements d’enseignement scientifique, les laboratoires de recherche-développement et les états-majors où s’élaborent les stratégies des grandes organisations.
Quatre considérations nous paraissent fonder la prétention du site à jouer un rôle de « blog » rationaliste.
- Tous les textes publiés découlent d’un seul et même exercice intellectuel on ne peut plus rationaliste : un essai de ré-exposition logico-mathématique (i.e. axiomatique) des théories de la plus-value et de l’exploitation, telles que Karl Marx les formule dans Le Capital et telles qu’elles passent aujourd’hui encore pour fonder — du point de vue de la « science économique » — l’aversion évangélique pour « l’argent » que Marx reprend expressément à son compte dans sa controversée Question juive notamment.
-
Tous les écrits postés sur le « bligst » — qu’ils interprètent des textes (exégèse), décrivent ou expliquent des phénomènes (théorie) ou combattent des idées reçues (polémique) — relèvent peu ou prou du « rationalisme » et constituent, à ce titre, un échantillon de ce qu’il faut faire ou ne pas faire quand « on se pique de raison » au XXIe siècle.
À divers degrés selon leur genre, ces textes répondent en effet aux exigences de base de l’énonciation rationnelle. C’est ainsi qu’ils s’efforcent :
- De ne point confondre l’objet auquel ils se réfèrent avec ses représentations matérielles ou immatérielles : la représentation mentale de la pipe de Magritte n’est pas plus une pipe que sa représentation picturale ou sculpturale, etc.
- De distinguer la représentation mentale des objets auxquels l’auteur se réfère des signifiants terminologiques utilisés pour identifier et distinguer la représentation mentale considérée de toutes les autres représentations mentales et pour la désigner à autrui : le mot « pipe » que Magritte peint pour désigner l’objet physique auquel sa représentation picturale se réfère n’est pas plus la représentation mentale de la pipe que la pipe physique elle-même.
- De définir aussi explicitement et précisément que possible les signifiants ou termes polysémiques utilisés pour identifier et désigner les représentations mentales signifiées ou désignées : sans cette « définition-mania », le lecteur ne serait pas certain, en effet, d’ imputer aux signifiants les signifiés voulus par l’auteur ni il pourrait s’assurer que celui-ci impute aux termes qu’il emploie le sens qu’il leur a défini et ne désigne pas par un même signifiant des signifiés différents en vue de masquer les toujours possibles incohérences de sa pensée. Pour que, de la clarté de la conception naisse la distinction de l’énonciation, encore faut-il que les termes de l’énonciation soient aussi précisément définis qu’en géométrie ou en algèbre et que les définitions proposées soient toujours, ensuite, aussi rigoureusement respectées que dans ces deux disciplines.
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Notre « bligst » propose des définitions de concept auxquelles l’amateur de rationalité peut s’intéresser indépendamment des textes postés. Ces définitions portent sur les concepts de « crise du concept de raison» entendu comme crise de non-conscience ou de méconscience de l’existence de raison, de « crise de la raison entendu comme crise de sous-utilisation ou de mésutilisation de la raison; de « raison »» entendu comme le produit d’un double conquête — individuelle et intérieure d’une part, collective et politique d’autre part; et concept de « rationalisme intégral » entendu comme le rationalisme qui parvient à surmonter la dichotomie matière/esprit que le spiritualisme promeut explicitement et le matérialisme implicitement https://raison-oblige.com.
Notre « bligst » propose enfin, last but not least, une stratégie de résorption des divers aspects de la crise de la raison qu’il parvient à discerner. Cette stratégie — qui se propose de respecter les droits des frères ennemis de la raison que sont l’instinct, le sentiment et la tradition — s’appuie sur une combinaison de trois armes :
- L’arme de la « norme » entendue comme obligation facultative : la création d’une association internationale de normalisation de la terminologie et de la méthodologie des sciences sociales et humaines par les représentants de ces disciplines ne pourrait qu’inciter les auteurs à veiller à la cohérence et à la rigueur de leurs propos et à élever, par là, le degré de rationalité et donc le niveau de qualité de leur production.
- L’arme du droit de la consommation : la transposition du modèle juridique régissant la distribution des denrées alimentaires à la circulation non moins importante des messages informatifs permettrait de ménager les droits de leurs récepteurs autant que de leurs émetteurs, cette transposition revenant largement à expliciter, on le verra, les règles qui organisent déjà tacitement la circulation des messages privés et publics.
- L’arme de la communication : la célébration de la raison au moyen d’une Journée Mondiale de la Raison — dont les lecteurs du « bligst » peuvent, qu’ils se le disent, lire et soutenir l’Appel à la création posté à la droite de ce texte — permettra de :
Faire connaître l’existence de la raison des populations du nord et du sud qui l’ignoreraient encore, ce qui remédierait à la crise structurelle de la raison ;
Valoriser l’image de la raison là où l’existence de cette faculté est reconnue mais sa fécondité cognitive ou morale contestée, ce qui remédierait à la crise conjoncturelle de la raison ;
Constituer un embryon d’imaginaire commun à toute l’humanité autour de la notion de raison et de ses nombreux corrélats : outre que la raison est une fonction que tous les hommes partagent, elle distingue l’homo sapiens des autres espèces (au point qu’il vaudrait mieux le qualifier de homo rationalis) et permet à notre espèce de s’unifier toujours plus dans la mesure où, derrière « la civilisation de ses moeurs », se cache un processus de rationalisation de ses représentations et de ses comportements ainsi que Einstein l’a souligné.